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CAMPAGNE 30 X 30 POLYNESIE FRANCAISE

Face au déclin alarmant de la biodiversité marine et aux menaces qui pèsent sur les océans telles que la surpêche, la pollution, l'urbanisation ou encore le réchauffement climatique, la communauté internationale et scientifique appelle à la protection de 30% des océans du monde, dont un tiers (10% des océans) en protection forte, d’ici 2030.

Les océans sont les premiers impactés par les effets du changement climatique et la crise de la biodiversité. Près de 93% des stocks de poissons sont pleinement exploités, surexploités ou épuisés au niveau mondial (FAO 2018).​ Des actions urgentes sont nécessaires pour sauver le climat et protéger les écosystèmes, vitaux pour la santé humaine et la sécurité économique. La communauté internationale, l’ONU, la France, l’Union Européenne, l'UICN et les scientifiques appellent à la protection d’au moins 30 % des terres et des océans de la planète d’ici à 2030. Lors de la COP15 en décembre 2022, les 190 pays de l’ONU ont signé l’accord historique de Kunming-Montréal, adoptant l’objectif majeur de protéger 30 % des terres et des mers du globe d’ici 2030.

Des campagnes « 30x30 » sont menées dans le monde entier pour inciter les gouvernements des pays et les parties prenantes à la mise en œuvre de cet objectif, par une approche positive intégrant tous les secteurs de la société et de l’économie. En Polynésie française, la société civile polynésienne s’est largement positionnée ces dernières années pour une plus forte protection de la ZEE et pour la création de nouvelles zones de protection au large et dans les lagons. Le Président de la Polynésie française a annoncé lors du One Ocean Summit en février 2022 la protection d’un million de km2 de la ZEEE. La FAPE s’appuie sur ces projets portés par la communauté locale et annoncés par le gouvernement pour soutenir l’adoption de cet objectif « 30x30 » en Polynésie française.

Qu'en est-il en Polynésie française ?

La campagne « 30 x 30 Polynésie française » menée par Te Ora Naho vise à rassembler l'ensemble de la communauté polynésienne, des décideurs, élus, associations, entreprises, personnalités, ou encore des pêcheurs autour de cet objectif. Nous demandons au gouvernement polynésien d’adopter des mesures réglementaires visant à protéger au moins 30 % de la surface de la zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française sans activité industrielle (pêche industrielle, extraction minière, etc.), dont un tiers (10% de la ZEE) en protection forte sans activité extractive, d’ici 2030. Ces mesures de protection permettront de garantir la préservation et la bonne santé des écosystèmes lagonaires et océaniques, et ainsi continuer à en tirer des bénéfices durables pour l'ensemble de la communauté polynésienne.

Ces propositions équitables et efficaces s’appuient sur les engagements de l’ONU, les recommandations scientifiques, l’évolution de la pêche industrielle dans la ZEE et les demandes des communes et des pêcheurs des Australes et des Marquises de protéger les eaux de leurs îles. Nous demandons aux dirigeants polynésiens de renforcer l’implication de la population locale dans les décisions et la mise en œuvre des mesures de préservation, par un processus participatif qui saura prendre en compte les avis de toutes les parties prenantes concernées par la bonne santé de notre océan.

Comment la FAPE agit-elle dans cette campagne ?

La FAPE regroupe une quarantaine d’associations polynésiennes qui œuvrent pour la préservation de l’environnement marin et terrestre. Elle a pour mission de fédérer, soutenir et promouvoir les initiatives de protection de la nature en Polynésie française auprès des institutions et de la population.

Selon un sondage indépendant, ¾ des polynésiens affirment vouloir protéger plus de 50% de l’océan et des lagons de Polynésie. Des projets de grandes aires marines protégées sont portés par les maires et la population des îles Australes et Marquises, et sont soutenus par 80% de la population polynésienne.

Actuellement, seul 0,1% de la ZEE de Polynésie française bénéficie d’une protection, dont 0,03% en protection forte.

A travers cette campagne, Te Ora Naho souhaite porter des recommandations représentatives de l’avis de la population polynésienne pour la protection de 30% de la ZEE de Polynésie française auprès du gouvernement local et du comité consultatif de l’Aire Marine Gérée dont elle est membre.

Pourquoi protéger 30% de nos océans d'ici 2030 ?

Dans la culture ancestrale polynésienne, le grand océan Te Moana Nui O Hiva est considéré comme un marae (temple sacré). L’océan occupe toujours une place cruciale dans la vie et le cœur des polynésiens, générant des ressources alimentaires vitales pour les populations des îles, tandis que l’économie bleue polynésienne génère plus de 5 000 emplois pour un chiffre d’affaire de plus de 60 milliards XPF par an.

Mais les impacts du changement climatique, de l’acidification de l’océan, des pollutions plastiques, de la surpêche internationale ou encore de l’expansion de la pêche hauturière polynésienne dans les eaux encore inexploitées de la ZEE, menacent notre océan et les stocks de poissons disponibles pour la pêche côtière et les populations locales qui en dépendent. La création de zones de protection sur 30% des lagons et de l’océan de Polynésie française est donc fondamentale si nous voulons protéger les habitats et les espèces, restaurer la biodiversité marine, aider les écosystèmes marins à se régénérer et ainsi préserver les biens et services qu’ils fournissent à la communauté locale.

Comment soutenir la campagne « 30 x 30 Polynésie française » ?

  • En suivant et en partageant les activités de la campagne 30x30 Polynésie française sur Facebook, Instagram et Youtube.​

  • En devenant ambassadeur de la campagne 30x30 avec les personnalités qui nous soutiennent déjà, pour sensibiliser un maximum de personnes à cette cause pour le bénéfice de tous.

  • En parrainant la campagne 30x30 avec votre entreprise, votre association ou votre établissement scolaire, pour montrer notre engagement pour un océan sain et durable.

  • En rejoignant les équipes des associations membres de la FAPE qui œuvrent pour la préservation marine en Polynésie française.

  • En faisant un don à la FAPE pour soutenir les activités liées à ce projet.

  • En lançant une dynamique de création d’un rahui ou d’une Aire Marine Educative dans le lagon de votre commune avec le soutien des élus, des pêcheurs et des écoles.

  • En soutenant les projets de grandes aires marines protégées proposés par les maires des Marquises et des Australes.

Qu'est-ce que l'Aire Marine Gérée de Polynésie française ? Quelle différence avec une Aire Marine Protégée ?

L’Aire Marine Gérée (AMG) est un outil de gestion de l’ensemble de la ZEE de Polynésie française, créée par le gouvernement en 2018. Ses objectifs principaux sont la préservation du patrimoine naturel marin et l’exploitation durable des ressources halieutiques. Une série de mesures réglementaires est prévue dans le plan de gestion de l’AMG adopté en 2020, consolidé en mars 2023. Le nouveau plan de gestion prévoit notamment la protection de 1 million de km2 de la ZEE, comme annoncé par le Président Fritch en 2022 lors du One Ocean Summit, avec la création d’un zonage côtier autour des îles réservé à la pêche artisanale en 2023, la protection des monts sous-marins en 2024 et la création du Rahui Nui, une grande aire marine protégée de plus de 500 000 km2 aux Australes en 2025.


A la différence de l’AMG créée par le gouvernement de Polynésie française, une aire marine protégée (AMP) a pour objectif premier la protection de la nature, et non le développement ou la gestion durable de la pêche par exemple. Les activités industrielles comme la pêche industrielle thonière ou l’extraction minière des fonds marins sont interdites dans une AMP. Des activités modérées, compatibles avec les objectifs de conservation de la nature, peuvent être autorisées dans certaines catégories d’AMP les plus permissives, notamment la pêche artisanale lagonaire et côtière.


Les AMP offrent de nombreux bénéfices écologiques pour la protection de la biodiversité, pour les pêcheurs avec l’augmentation des stocks de poissons disponibles et en bonne santé, mais également des bénéfices économiques, touristiques, sociaux, culturels, éducatifs … L’AMG de Polynésie française est une grande zone de gestion sur 5 millions de km2. Elle pourrait tout à faire inclure des AMP sur 30% de sa surface, dont un tiers (10% de la ZEE) en protection forte sans activité de pêche, conformément aux attentes de la population polynésienne et en cohérence avec les objectifs mondiaux, tout en garantissant le développement raisonné de la pêche industrielle ou semi-industrielle locale sur les 70% restants de la ZEE.

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