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NOTRE ACTUALITE

Photo du rédacteurTe Ora Naho

Ressources minérales profondes en polynésie française

Qu'en est il réellement ?

Contexte international

La demande internationale en matières premières minérales est croissante.

La raréfaction de certaines d'entre elles hausse leur cours ou les rendent stratégiques.

Les fonds sous-marins représentent un possible "eldorado", désormais compétitif pour certains minerais, vers lequel quelques sociétés minières et Etats commencent à se tourner. Si l'exploitation off-shore du gaz naturel et du pétrole a cours depuis de nombreuses années, il n'en est pas de même pour les minerais, même rares, du fait de coûts de prospection et d'exploitation très élevés , de technologies d'extraction complexes et des risques environnementaux non-maîtrisés.

Une première tentative d'exploitation commerciale est prévue pour l'année 2018 autour de la Papouasie Nouvelle Guinée.

Incertitude complète sur l'impact environnemental

L'impact environnemental reste une incertitude majeure car les scientifiques ne disposent pas suffisamment d'études, ni de données de recherches dans la connaissance des écosystèmes sous-marins, la courantologie, les caractéristiques physico-chimiques des eaux, la résilience des milieux profonds,...etc. Cet impact dépend aussi grandement des technologies qui seront mises en oeuvre pour "racler", "extraire", "aspirer" (?)... le fond de nos océans et qui n'existent pas encore.

Les impacts sur les écosystèmes de toute la colonne d'eau, depuis le fond jusqu'à la surface, ainsi que sur les milieux sont très difficiles à prévoir.

Il ne faut cependant pas être grand devin pour imaginer les déplacements de poussières engendrés dans nos grands fonds sur lesquels les courants agiront sans doute, ainsi que le bruit, l'éclairage... et autres perturbations du milieu qui ne laisseront pas indifférentes les espèces de nos océans.

Qu'en est il en Polynésie française?

L'IRD (Institut de Recherche pour le Développement) a rendu récemment les résultats de l'expertise collégiale réalisée à la demande du gouvernement de la Polynésie française concernant les ressources minérales marines de sa ZEE.

Une présentation résumée des résultats a été faite auprès des membres du CESC au début du mois de décembre.

Objectif: mettre les connaissances scientifiques les plus récentes à disposition des décideurs pour éclairer la décision politique et le débat public.

Méthode: collège pluridisciplinaire d'une douzaine d'experts qui a travaillé un an.

Les conclusions résumées:

-présence dans notre ZEE d'un potentiel de classe mondiale d'encroûtements polymétalliques riches en cobalt et contenant d’autres métaux (nickel, manganèse, titane, platine…)

"Parmi les formations minérales marines profondes, nodules polymétalliques, boues riches en terres rares, amas sulfurés, encroûtements polymétalliques, seuls ces derniers et à un moindre degré les nodules, présentent un intérêt potentiel en Polynésie française."

-localisation entre 800 et 4000 m de profondeur au Nord-est et Sud-ouest des Tuamotu et secondairement au Sud des îles de la Société.

-risques spécifiques à leur mise en valeur (dont les risques écologiques, les usages et représentations culturelles des espaces marins hauturiers, les reliefs sous-marins bien connus des pêcheurs, concentrent les poissons pélagiques et les prédateurs...)

-nécessité de développer les connaissances encore insuffisantes

Trois principales recommandations sont faites au gouvernement du Pays :

1) la construction d'un système d'information mettant en cohérence les accès aux données existantes,

2) des campagnes d'exploration avec des technologies adaptées pour compléter les connaissances et permettre notamment "l'équation technique et économique de la valorisation du potentiel minier",

3) la définition d'une stratégie de développement d'une filière minière sous-marine ou bien "décider d'y renoncer" ...

En cas de décision de poursuite, d'autres recommandations d'actions sont émises.

Le rapport complet est consultable ici.

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