The Ocean Conference – United Nations 5-9 Juin 2017
Evènement culturel “Siu i Moana - Reaching Across the Ocean: Protecting our ocean for the conservation of culture and tradition of communities”
6 June 6.30 PM.
Discours de Winiki Sage, Président du Conseil Economique, Social et Culturel de Polynésie française et Président de la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française (Te Ora Naho) :
'Mesdames et Messieurs les amis de l’océan,
Dans notre culture polynésienne l’océan n’est pas juste une grande étendue d’eau ; c’est un marae. C’est-à-dire un lieu sacré qui unit les peuples du Pacifique. Les animaux aussi sont sacrés, la tortue réservée aux Rois, le requin protecteur car il est la réincarnation d'un ancêtre.
En Polynésie française, nous respectons l’océan qui nous nourrit. Les senneurs et leurs filets maillants sont interdits.
Nos eaux sont le plus grand sanctuaire de requins et de baleines au monde.
Depuis les temps anciens, les polynésiens ont su protéger les poissons du lagon avec le concept du rāhui, une mesure de protection pour le bénéfice de toute la communauté. Et les constellations servaient de signe pour rythmer la pêche des poissons du large. Notre gestion culturelle des ressources pourrait être un exemple pour la planète.
Mais aujourd’hui, ce sont les poissons du large qui sont menacées par les grands pays pêcheurs qui pillent notre océan devant nos yeux.
Nous ne sommes pas responsables, mais nous en sommes les premières victimes. Plusieurs espèces de thon qui nous nourrissent sont surexploitées.
Les conséquences sont catastrophiques pour les populations de nos îles qui dépendent directement de ces ressources.
Nous, associations de Polynésie française, appelons les grandes nations à prendre des mesures de toute urgence pour stopper ce fléau.
Nous demandons une interdiction des senneurs et des DCP dérivants dans le Pacifique et un moratoire sur la pêche des espèces menacées comme le thon rouge du Pacifique.
Par ailleurs, pour lutter contre la surpêche et le changement climatique, une protection stricte de 30% de nos océans est nécessaire, comme le recommandent les membres de l’UICN et le message de la pirogue polynésienne Hokule’a.
Pour atteindre cet objectif en Polynésie française, nos associations défendent un projet de grande réserve marine d’1 million de km² aux Australes, le Rahui Nui No Tuha’a Pae, et de 200 000 km² aux Marquises.
Cela correspondrait à une extension de notre rāhui polynésien vers le large.
Le gouvernement de Polynésie française a annoncé l’an dernier la création de la plus grande Aire Marine Gérée du monde sur toutes les eaux polynésiennes.
Nous appelons l’ensemble des pays du Pacifique à atteindre cet objectif de 30% de protection au plus vite.
Enfin, nous appelons aussi les nations à protéger les eaux internationales.
En particulier, nous demandons la protection de la poche de haute mer située entre la ZEE de la Polynésie française, des îles Cook et de Kiribati.
Frères du Pacifique, l’heure est grave. Nous devons agir d’urgence pour protéger nos ressources, notre sécurité alimentaire et notre culture. Ensemble, protégeons notre grand océan "
Participation à une table ronde sur la protection de l’océan avec l’Ambassadeur de Nauru et un représentant de Hawaii.