Conférence "Enjeux et défis de la protection des océans en Polynésie française" - samedi 7 octobre 2017*
Intervenant Daniel PAULY
Sea Around Us, Institute for the Ocean and Fisheries, University of British Columbia
Expansion de la pêche industrielle au fil du temps
Auparavant, les océans, et notamment l’océan Pacifique, étaient protégés par leur immensité, leur profondeur et les dangers de la navigation.
Avec la révolution industrielle à la fin du 19ème siècle, l’utilisation des énergies fossiles et le développement de nouvelles technologies ont permis une expansion incessante de la pêche industrielle à grande échelle et sur l’ensemble des océans.
Cela a eu pour effet d’entraîner une réduction massive de la biomasse des poissons du large.
La diminution des stocks et des rendements de pêche a par la suite entraîné une dépendance des flottilles industrielles aux subventions.
C’est pourquoi les flottilles de l'Asie de l'Est, en particulier chinoises, remplacent peu à peu les flottilles européennes le long des côtes des pays en développement, qui eux ne disposent que de pêcheries artisanales côtières et souffrent d’une forte croissance démographique.
On assiste aujourd’hui à une situation tout à fait improbable : d’un côté les prises mondiales ne cessent de diminuer, malgré – ou plutôt à cause – des efforts de pêche toujours plus importants ; d’un autre côté les subventions gouvernementales à la pêche industrielle persistent et le monde tolère le quasi esclavagisme de marins pêcheurs sur des bateaux en haute mer, et ce pour exploiter les derniers stocks disponibles.
Quotas et espaces protégés
Au contraire, une politique raisonnable serait que l’ensemble des pays pêcheurs participent à la restauration des populations de poissons, en instaurant des quotas faibles et des zones fermées à la pêche, afin de pratiquer une pêche durable.
Pêche à autoriser seulement en ZEE,l'interdire en zone internationale: un défi mais pourquoi pas?
La fermeture des eaux internationales à toutes formes de pêche irait dans le même sens.
Cela permettrait, non seulement d’augmenter les captures de thon (leur population pourrait se régénérer dans ces zones non pêchées), qui seraient pêchés uniquement dans les Zones Economiques Exclusives des pays, mais également d’améliorer l’équité avec cette nouvelle répartition des prises. En effet, cela permettrait à davantage de pays de bénéficier d'une ressource actuellement exploitée principalement par quelques pays et pêcheries industrielles.
Rendez vous samedi 7 octobre à 8h30 au petit théâtre de l'OTAC pour écouter Daniel Pauly et lui poser vos questions .
*Conférence gratuite grand public organisée par la fédération Te Ora Naho, le CESC, le CRIOBE et Pew Polynésie
Contact de Daniel PAULY : University of British Columbia, 2202 Main Mall, Vancouver, Canada, V6T 1Z4 ; email: d.pauly@oceans.ubc.ca