En croisade pour endiguer la pollution de nos océans par le plastique, la Fondation "Race For Water" propose également une solution technologique de transformation des déchets plastiques en énergie. Bora Bora s'est engagée pour une pré-étude d'implantation de ce système sur l'île.
Un bateau à énergies renouvelables
Arrivé sur le Fenua le samedi 6 octobre 2018, l'équipage de la fondation "Race for Water" enchaîne conférences, interviews et visites à bord et sur les îles de Tahiti et de Moorea afin de sensibiliser le public à la pollution du plastique.
Nous avions l'immense plaisir d'être invités le jeudi 11 octobre à la visite du bateau et avons appris beaucoup de choses grâce partage de leur aventure et leur combat mais aussi avec les échanges des différents organismes locaux présents ce jour-là. ( EDT, Fenua Ma, Enviropol, Nana Sac Plastiques...etc)
Magnifique bateau écologique à l'intérieur comme à l'extérieur avec un équipage au top, qualifié, soudé et soucieux de nos océans.
Le "Race for water" met en oeuvre une navigation à propulsion mixte solaire-hydrogène-kite c'est-à-dire qu'il utilise le soleil, l'eau et le vent pour fonctionner.
La transition énergétique est donc mise en valeur grâce au navire du Race for Water et sa propulsion mixte d'énergies propres.
Photo : 512 m2 de panneaux solaires dans 8 tonnes de batteries, volumineuses et lourdes la durée de vie est limitée à 5 ans.
Les modèles actuels ne permettent pas de stocker l'energie pendant plusieurs semaines.
Soupes de plastique dans nos océans
Si l'on a l'habitude d'imaginer que l'on a des "continents" de plastiques dans nos océans, l'Odyssée de l'équipage du Race for Water nous éclaire un peu plus sur le sujet.
En effet, ils nous décrivent cela plutôt "comme une soupe de plastiques". Comment expliquer cette appellation ? Cela est dû au fait que les produits en plastiques se réduisent au fil du temps via le soleil, la mer (transformations chimiques) pour devenir ensuite des microplastiques c'est-à-dire des éléments si petits que l'oeil humain ne peut les voir. Ce qui démontre la complexité de ce fléau du plastique dans l'océan puisqu'il est difficile de traiter ce que l'on ne peut voir.
"Collecter les déchets plastiques en mer s’avère être une utopie. Au cœur des océans s’étend une soupe de microplastiques qui vogue au gré des gyres océaniques. Et ce qu’il y a en surface représente moins d’1% des plastiques qu’il y a dans l’océan. Nous avons très rapidement pris conscience que la solution est à terre." (Marco Simeoni, Président de la Fondation Race for water).
D'où l'importance de s'occuper du problème à sa source, c'est-à-dire produire moins, réduire ses utilisations et trier nos déchets, afin de limiter le "voyage" de nos produits plastiques vers nos océans.
Les populations doivent absolument prendre conscience que non seulement nous dépendons de l'océan mais aussi que l'on s'auto-détruit. Oui c'est exact : le plastique qui arrive dans la mer puis dans l'estomac des micro-organismes présents, puis des animaux marins arrive enfin dans le nôtre. Oui voilà nous sommes effectivement au bout de la chaîne alimentaire et donc nous ingurgitons également du plastique en nous. Les pêcheurs témoignent même que lorsqu'ils nettoient leur poisson, l'intérieur contient du plastique aussi. N'est-il pas dramatique de nourrir nos enfants de plastique ?
Une solution éco-technologique concrète bientôt à Bora Bora ?
Une alternative innovante a été développée par la Fondation en partenariat avec la société ETIA . Baptisée Biogreen 300, il s'agit d'une machine qui transforme le plastique (et autres déchets dans d'autres versions) en énergie.
En bref, sa technologie permet de réutiliser le plastique comme source d'électricité. En effet, les déchets plastiques une fois collectés sont transformés en un gaz synthétique via un processus de pyrolyse à haute température. Ce gaz est ensuite converti en électricité. Ce procédé nous démontre ainsi qu'il y a moyen de concilier les trois piliers du développement : économique, social et environnemental.
Après avoir participé à l'atelier « Plastic Waste to energy » à bord de Race for Water, le mercredi 24 octobre, les élus de la municipalité de Bora Bora, sous l’impulsion de son maire Gaston Tong Sang, ont officialisé le souhait que la Fondation réalise une pré-étude en vue de l’implémentation à Bora Bora de cette machine qui transforme le plastique en énergie.
Photo Race For Water: signature d'un protocole avec la commune de Bora Bora pour une étude de faisabilité d'implantation d'une Biogreen 300.
Toute l'aventure de Race for Water et toutes ses observations nous ont montré la réalité de ce qui se passe dans nos océans et pas que dans notre Océan Pacifique. Mais ils nous apportent aussi de l'espoir dans la lutte contre la pollution plastique et nous apprend donc que des alternatives au problème sont réalisables.
Photo : Moai réalisé par Nano IKA, un sculpteur de l'île de Paques, à partir de micro-plastiques.
Mauruuru roa à toute l'équipe de la Fondation "Race for Water" qui nous a offert une visite très riche et instructive et qui mène un combat contre le plastique à travers tous les océans.
La cohésion entre tous les acteurs qu'ils soient publics, privés, associatifs ou bien gouvernementaux est indispensable pour pallier au fléau du plastique.
N'attendons pas que les plages de plastiques remplacent nos belles plages de sable blanc. Nettoyer les plages ne constitue pas une solution durable à long terme.
Il nous faut fermer ce "robinet" à terre, sur notre Fenua afin que le plastique n'arrive pas sur nos plages et encore moins dans notre mer.
Réveillez-vous et protégeons notre fenua ensemble!!!!