À Rangiroa, une démarche transversale pour préserver les ressources et protéger l’environnement de l’atoll
LA PROBLÉMATIQUE
La biodiversité forme le maillage de vie dont les humains dépendent pour beaucoup de choses – nourriture, eau, médicaments, climat stable, croissance économique, etc. Elle décline pourtant à un rythme sans précédent sur l’ensemble de la planète. Les îles du Pacifique, particulièrement les atolls, ne sont pas à l’abri de perturbations écologiques qui, conjointement à l’élévation du niveau de la mer, peuvent être déstabilisatrices pour leurs populations.
À Rangiroa, il est nécessaire de sensibiliser les habitants et les inciter à agir de manière responsable en participant de façon plus concertée à la gestion de leur milieu. Les facteurs de perte de la biodiversité ont en effet diverses origines, qui touchent à des domaines variés tels que le foncier, l’activité économique, le changement climatique, les infrastructures, la pollution...
En un mot, cette problématique est transversale, l’atoll devant affronter des défis environnementaux divers (disparition d’espèces endémiques, besoins en eau douce, gestion des déchets industriels et ménagers…). Une prise de conscience et des actions de terrain doivent être menées de front.
UNE SOLUTION
À cette fin, l’association Ihiheiora de Rangiroa s’est engagée dans plusieurs domaines pour préserver les ressources et protéger l’environnement de l’atoll.
Elle mène des actions de sensibilisation en collaboration avec les engagés du service civique de la commune ainsi qu’avec des professeurs d’écoles. De façon régulière, elle organise des opérations de ramassage de déchets sur l’île. Elle initie petits et grands en les incitant à participer à des ateliers de formation, selon des méthodes alternatives à adopter quotidiennement.
Ainsi, elle a mis en place un projet intitulé « Le fa’a’apu solidaire et partagé », un potager collectif, dont l’objectif principal est d’inciter ses membres à consommer et produire leurs propres légumes mais qui a aussi pour vocation de le donner en exemple à la population.
Ce projet contribue à l’amélioration du cadre de vie en incitant à planter. Il recrée du lien entre bénévoles et membres de l’association qu’il motive à adopter des comportements responsables en devenant responsable de leur qualité de vie tout en améliorant leur quotidien. Ce fa’a’apu surgi du corail nourrit deux cantines scolaires avec les fruits et légumes de la plantation. Suite à une formation sur la biodiversité, l’association oeuvre aussi pour la protection du Vini Lori nonette, oiseau classé espèce vulnérable inscrit en catégorie A sur la liste des espèces protégées par la règlementation territoriale de Polynésie française.
LES ACTEURS
Basée à Tiputa, l’association environnementale Ihiheiora_ _existe depuis décembre 2018. Elle a pour objets principaux de sensibiliser la population de Rangiroa, de communiquer, de fédérer et d’agir de manière responsable en participant à la gestion de son milieu. Elle participe notamment à des campagnes d’amélioration de la gestion des déchets en collaboration avec les autorités communales et en orientant les habitants vers des comportements plus respectueux de l’environnement. Notamment auprès des jeunes.
Elle s’est ainsi rendue à l’école primaire de Tiputa pour animer des ateliers à l’occasion de la «Journée mondiale du recyclage. Son projet de «faaapu solidaire et partagé» a pu être mis en place grâce à une subvention attribuée par le Fonds pour le Développement de la Vie Associatice (FDVA). La formation pour la protection du Vini Lori Nonette a été réalisée par la Société d’Ornithologie polynésienne (SOP) Manu.
À Rangiroa, l’association Ihiheiora est à l’origine de plusieurs projets contribuant à l’amélioration du cadre de vie, à recréer du lien et à inciter la population à adopter des comportements responsables pour en préserver la biodiversité
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