Préserver, restaurer et valoriser le littoral
© sroka
RESTAURATION DU LITTORAL - BEST 2.0+
En Polynésie française, le littoral des îles de la Société subit depuis plusieurs années l’intensification de l’urbanisation et l’artificialisation du trait de côte par les remblais. La présence de murs ou d’enrochements en bordure des remblais perturbe les flux sédimentaires en modifiant le fonctionnement et les mouvements naturels de la plage, et participe ainsi à l’érosion du littoral et à la perturbation du milieu lagonaire en augmentant les pressions sur les récifs coralliens.
Face à ces constats, la Fédération Te Ora Naho, grâce à au soutien financier de la Commission Européenne par le biais du programme BEST 2.0+, propose de :
-
mettre en place un site expérimental de restauration de la végétation littorale et embouchure de rivière sur le site de l’Institut Louis Malardé (ILM) dans la commune de Paea à Tahiti
-
sensibiliser le grand public, et en particulier les élèves du second degré, à la biodiversité des écosystèmes littoraux en Polynésie française
-
améliorer les connaissances sur les écosystèmes littoraux et les zones humides littorales
Préserver, restaurer et valoriser la végétation indigène du littoral de Polynésie française : tel est l'objectif principal de ce nouveau projet qui permettra de contribuer à la promotion et à la mise en place des Solutions fondées sur la Nature.
Mise en place d'un site pilote à Paea
C’est sur le site de l’Institut Louis Malardé (ILM) à Paea, PK 26.4 côté mer, que le site expérimental a été mis en place avec l’appui scientifique de la Délégation à la Recherche.
Ce site pilote est relativement dégradé, soumis à une érosion active, et n’est recouvert que par des lambeaux de végétation naturelle littorale et de zone humide.
L’objectif est de restaurer 50% du trait de côte et 80% de l’estuaire de la rivière en utilisant les espèces végétales indigènes sélectionnées pour leur forme biologique (arbres, arbustes, herbacées, lianes rampantes), leur tolérance à la lumière et aux embruns salés, leur place dans la succession végétale ainsi que leurs rôles fonctionnels.
Une petite pépinière de 10x15m a été installée côté montagne. Elle a permis de faire germer des graines de plantes littorales (une quarantaine d'espèces indigènes communes) et de replanter ensuite les plantules et jeunes plants obtenus. Les graines, plantules ou boutures ont été collectés sur les îles de Tahiti, Moorea et Tetiaroa.
Ce site expérimental a permis d’élaborer un itinéraire de plantation et un protocole de suivi basés sur des données scientifiques, décliné pour répondre aux besoins des gestionnaires et propriétaires fonciers. Le projet contribue ainsi à la mise en place des Solutions fondées sur la Nature, dans le cadre de la gestion du littoral en Polynésie française, en proposant une alternative aux remblais et aux enrochements face à l’érosion du littoral accentuée par le changement climatique.
Campagne de sensibilisation
Des visites de la pépinière et du site pilote ont été organisées par la FAPE, en concertation avec l’ILM.
Des panneaux explicatifs installés sur le site informent les visiteurs sur les objectifs du projet, les espèces plantées, et les sensibilise aux grands enjeux climatiques et environnementaux du littoral.
Une dizaine de visites scolaires (établissements du second degré) ont eu lieu sur le site pilote. Ces sorties ont été l’occasion pour les élèves de découvrir la richesse et l’importance des écosystèmes littoraux. Les menaces liées à l’artificialisation du littoral ont été également abordées lors de ces interventions.
L’application mobile ROM (Réseau d’observation des mangroves) est un outil de sciences participatives disponible pour l’ensemble des territoires français d’Outre-mer. Cette application comprend actuellement une saisie spécifique pour la Polynésie française (élaborée par la FAPE en collaboration avec des experts locaux). La FAPE a enrichit l’application avec des fiches d’identification de la flore et de la faune littorales de Polynésie française. Les utilisateurs de l’application peuvent ainsi identifier et mieux appréhender les espèces présentes sur le littoral polynésien.
Par ailleurs, des fiches d’information sur les menaces et les solutions liées aux impacts de certains aménagements (remblais, enrochements) et ont été diffusées aux scolaires, associations, services de l'urbanismes, etc. Lisa, cheffe de projet, s'est rendu dans les Raromatai (îles sous-le-vent) pour sensibiliser les communes et les partenaires clés dans leur décisions en terme d’aménagement.
Perspectives du projet
Dans le cadre de sa pérennisation, le suivi du programme de restauration du littoral à long terme (5-10 ans) sera assuré par le chargé de recherche de la Délégation à la Recherche.
L’élaboration d’un protocole « clé en main » de restauration d’une zone littorale, applicable à d’autres sites dans les îles de la Société, permettra d’orienter et d’accompagner les gestionnaires des espaces naturels, les associations de protection de la nature et les propriétaires privés dans leur démarche de mise en place des Solutions fondées sur la Nature.
Le site pilote pourra également servir à d’autres études sur la reconquête de la biodiversité, comme la recolonisation par l’avifaune du littoral et des zones humides.
A terme, ce projet a donc pour objectif de :
-
fournir aux décideurs et aux gestionnaires des outils, des données et des protocoles de suivi permettant une prise de décision éclairée sur l’aménagement du littoral
-
sensibiliser le grand public, les scolaires et les étudiants de la Polynésie française à la biodiversité du littoral et des estuaires de rivières (zones humides)
Etapes chronologiques du projet :
-
Août 2021 - Lancement
-
Janvier 2022 - Installation de la pépinière
-
Novembre 2022 - Début des plantations
-
2022 - Actions de sensibilisation et de communication, accompagnement des gestionnaires
-
Février 2023 - Fin du financement BEST 2.0+
-
A long terme - Suivi scientifique et valorisation des résultats
ASSOCIES DU PROJET
Cheffe de projet : Lisa Di Salvia
E-mail : lisa.fape@gmail.com
Téléphone : 87 34 27 15
Partenaires : Commission Européenne ; Programme BEST 2.0+ ; Initiative Biodiversity for Life (B4Life) ; Pole-Relais Zones Humides Tropicales ; ILM ; Délégation à la Recherche